Laura Hance
aRCHITECTE D.E
La double Peau dans le Logement
usages et aspects plastique
Introducion
Extraits




La façade a toujours été pour l’architecte un lieu de créativité et de fascination. Conçue au même titre que la peau, elle a pour fonction de protéger l’espace et l’organisation intérieure qu’elle contient.
Elle constitue la partie « visible » d’une architecture, en ce sens que, l’époque d’un édifice est généralement reconnaissable par le style de sa façade. Le vocabulaire pour la désigner a beaucoup évolué avec le temps : façade, enveloppe, peau, et même récemment, voile, sont des termes significatifs de son développement jusqu’à aujourd’hui.
A l’époque moderne, la façade se détache de son rôle porteur permettant ainsi un nouveau langage en architecture. Par une volonté de transparence, une double paroi apparait afin de résoudre les problèmes de technicité. Elle se montre plastique, mouvante et flexible et offre de multiples possibilités d’inventivité.
L’espace de dilatation entre les deux parois offre la potentialité d’un nouvel espace habitable et appropriable requestionnant ainsi la fonction de la façade. Lieu de rencontre entre deux milieux qui interfèrent l’un avec l’autre, il apparait comme un espace transitionnel positionné en interstice entre deux peaux d’un même bâtiment.
La façade n’est plus qu’une épaisseur entre le dedans et le dehors, elle apparait en couches successives, épaississant ainsi la limite entre intérieur et extérieur.
Ce nouveau type de façade appliqué au logement soulève plusieurs questionnements, notamment sur l’impact de ces doubles peaux dans l’habitat. Comment sont-elles vécues et pratiquées par les habitants ? Comment l’espace d’entre-deux est-il approprié par les usagers ? L’épaisseur est-elle un facteur d’occupation ? Que révèle l’épaississement de la transition avec l’extérieur sur notre propre rapport aux autres dans notre société?
Toutes ces questions m’ont poussée à aller à la rencontre des habitants de ces logements à double peau, afin de recueillir leur vécu et leur ressenti pour mieux comprendre l’incidence qu’elles pouvaient avoir dans l’habitat. Habitat, habiter, habitude, sont d’une même racine étymologique révélant l’action de demeurer dans le temps ; dans le sens où, comparé à certains autres programmes, le logement n’est pas un moment d’architecture, mais un véritable quotidien de vie.
Après avoir retracé le développement de la double peau, nous analyserons quatre cas d’études, basées sur la parole des habitants que j’ai pu interroger. Pour finir, nous nous questionnerons de manière plus étendue sur ce que représente l’épaisseur d’entre-deux, mais nous nous interrogerons également sur l’individu et son rapport aux autres, avant de terminer sur ce milieu comme espace de recherche contemporain.